Objectifs

Aujourd’hui encore, l’école fait face au défi de permettre à tous les élèves d’entrer dans les apprentissages et d’accéder au processus de secondarisation[1], en tenant compte de la diversité socio-économique, de langue, de rapport à l’école. Cette complexité grandissante, qui se retrouve déjà au préscolaire et oriente ensuite le parcours scolaire de chacun rend nécessaire le travail de collaboration avec les enseignants dès le début de la scolarité. Par ailleurs, le Pacte pour un Enseignement d’excellence encourage tous les enseignants à analyser leurs pratiques et les résultats des élèves afin de se fixer des objectifs et à développer leur collaboration.
C’est pour répondre à ce défi que le projet est né avec une équipe éducative préscolaire de la région liégeoise (Saint-Sébastien) sur la base de l’analyse de leurs pratiques. Comment et quels référents[2] co-construire, en progression depuis l’entrée à l’école maternelle, afin de permettre à tous les élèves d’apprendre ? En effet, cette équipe a identifié le manque de cohérence et de continuité dans la structuration des apprentissages. [1] Secondarisation : processus par lequel l’élève est amené à élaborer une signification scolaire des objets ainsi que des contenus d’apprentissage, produits du savoir. Pour ce faire, il doit être capable de « reconfigurer » son expérience première au monde pour la transformer en objet de questionnement, de connaissance et de pensée (Bautier et Goigoux, 2004).[2] Référent, tableau d’ancrage ou référentiels sont des synonymes et renvoient à la définition suivante : « Les tableaux d’ancrage sont des affiches grand format qui mettent clairement en évidence les éléments les plus importants de notre enseignement. Ils ont pour fonction de rappeler aux élèves ce qu’ils ont appris, de répondre à leurs interrogations et de les aider lorsqu’ils se heurtent à des difficultés. Ils servent d’outils de référence que les élèves peuvent consulter pour se remémorer les parties de notre enseignement, un peu comme un carnet rempli de conseils d’écriture » (Martinelli et Mraz, 2017).

4.1. Quels outils (référents, panneaux d’ancrage, référentiels) construire pour aider l’élève à identifier les objectifs d’apprentissage ainsi que les démarches ? Comment amener chercheurs et enseignants à co-construire ces référents ?
4.2. La recherche collaborative avec l’ensemble des enseignants d’une équipe du préscolaire permet-elle d’améliorer leurs pratiques de différenciation et d’enseignement fructueuses pour tous les élèves ?

Méthodologie

Plan de recherche étalé sur trois années dans la perspective de Recherche-Action (Catroux, 2002, p. 9) : « La Recherche-Action est un processus destiné à doter tous les participants de la scène éducative, qu'il s'agisse des étudiants, des enseignants ou d'autres intervenants, des moyens d'améliorer leurs pratiques grâce à leurs expériences éclairées et nourries des savoirs théoriques en cours. Tous les participants deviennent acteurs consentants du processus de recherche. L’objectif principal de la Recherche-Action est de fournir un cadre aux investigations qualitatives effectuées par les enseignants et les chercheurs en situations complexes de classe. Elle contribue à faciliter l'identification d'un problème ou l’émergence d’une question saillante et la résolution de ceux-ci par la mise en place de stratégies visant à l'amélioration d'une situation insatisfaisante pour chacun des participants. Elle permet au praticien d'apprendre à identifier ses besoins tout en restant en contact avec son terrain d’action et d'établir une démarche pour atteindre des objectifs de changement ».
Le cadre a été élaboré par les chercheuses et présenté à l’équipe de l’année 1 lors d’une formation continuée. Sur cette base, les enseignants ont identifié la problématique sur laquelle ils souhaiteraient travailler en partant de leurs besoins. C’est notamment sur cette base que la recherche-action débutera. Les stratégies visées sont les suivantes :

  • Co-formation et collaboration.
  • Analyses croisées des pratiques professionnelles.
  • Anticipation collaborative des pratiques à mettre en œuvre.
  • Observation et accompagnement dans les classes.

Participation des étudiants de B3 au processus dans le cadre de leur TFE.

La démarche de construction de l’outil est itérative et vise à collecter différents points de vue par le recours aux entretiens individuels et collectifs. Il s’agit de d’abord mieux comprendre le point de vue des personnes malades afin de construire un outil qui sera validé avec les étudiants et les professionnels.

Résultat(s)

  • Production d’outils validés par et pour l’équipe partenaire et diffusable à destination d’autres équipes de l’enseignement maternel.
  • Conceptualisation de la structuration des apprentissages avec les référents.
  • Modélisation de la démarche collaborative de co-construction et mise à l’épreuve lors de la 3e année.
  • Communication dans le cadre d’un colloque – « Former contre les inégalités» Haute école pédagogique Vaud, Lausanne, 8-10 septembre 2021.La proposition de communication a été acceptée en décembre 2020.

Un premier article serait rédigé en ciblant spécifiquement la réflexion sur une conceptualisation concernant la structuration progressive des apprentissages et la co-conception de référents en classe maternelle (question 4.1).
Un second article présenterait l’analyse des données relatives à la recherche collaborative et l’accompagnement de l’équipe, l’analyse réflexive de ses pratiques et la co-formation entre partenaires HE, futurs enseignants et enseignants (question 4.2).

Partenariat

Equipe éducative de l’école Saint-Sébastien (à Liège)

Equipe de recherche

Leroy Charlène et Campo Anne

Durée

Du 16-09-20 au 15-09-23

Production

Découvrir le projet CERAM

Formation continue issue du projet : La structuration des apprentissages pour plus de réussite (accueil à P2)