Ce vendredi 29 septembre, à l'occasion de la Nuit européenne des chercheur·e·s 2023, dont le thème général est articulé autour de nos futurs, et plus particulièrement de la santé globale, découvrez le projet de recherche Hermetia Illucens.

N.B. : cet événement est le plus grand en termes de promotion scientifique en Europe. Il prend place dans 27 pays afin de présenter la diversité de la recherche européenne et son impact dans la vie quotidienne des citoyens.

Hermetia Illucens : la magie des insectes !

Quand des perspectives durables éclosent grâce à des larves de mouches

Dans le cadre de leur deuxième année de Master du Cursus Ingénieur·e industriel·le, les étudiants doivent choisir un projet multidisciplinaire auquel prendre part, parmi une sélection dont font parfois partie des projets de recherche. 

C’est le cas du projet pour lequel ont opté Nicolas Golgoun, Camille Jetten, Chloé Michel et Roan Wera : Hermetia Illucens, qu’ils ont rejoint pour une durée de 4 mois.

Larves et déchets : un «enrichissement » réciproque

C’est dans un conteneur dont l’odeur peut difficilement cacher ce qu’il contient que Nicolas et Roan m’ont reçue par un froid jeudi d’hiver. Dans celui-ci se trouvaient quelques bacs contenant leur quatrième élevage de larves d’Hermetia Illucens. 

Ce nom aux consonnances magiques désigne simplement les mouches soldats noires. Les larves, au cycle de vie d’une durée approximative de 10 jours, sont placées dans différents substrats de déchets organiques d’origine végétale afin de décomposer ceux-ci. 

Ces élevages sont en effet mis en place selon la poursuite de deux objectifs : d’une part, analyser les caractéristiques nutritionnelles des larves lors de différents stades de leur développement afin d’en faire de la farine destinée à l’alimentation animale et, d’autre part, valoriser les déchets organiques locaux en les transformant de manière naturelle en engrais. 

Au terme du projet, un prototype automatisé fonctionnel d’élevage devrait voir le jour.

NUIT EUROPÉENNE DES CHERCHEURS 1

Avancer, étape par étape

Précédemment, d’autres étudiants avaient déjà démarré la mise en place nécessaire à toutes les analyses, mais ils ont été stoppés par les inondations qui avaient ravagé le conteneur destiné aux élevages. Remis à neuf, celui-ci accueille donc à nouveau les larves.

Un travail quotidien de prises de mesure, de gestion de la température et d’autres actions de maintenance est nécessaire afin d’éviter de mauvaises surprises, telles que le développement de spécimens au stade de mouches.

Les techniques (de congélation, de collecte des larves, de transport, etc.) doivent encore être améliorées afin d’arriver à un processus optimisé dans les mois à venir.

Ce projet est rendu possible grâce à des partenariats développés avec l’entreprise John Cockerill et avec le Laboratoire d’entomologie fonctionnelle et évolutive de l’ULiège-Gembloux (qui fournit notamment les larves).

Un futur acteur-clé de la transition agricole et de l’économie circulaire ?

Un groupe d’étudiants de Master 3 du programme IBE (Industrial and Business Engineering), également impliqué dans cette recherche, pressenti le potentiel de celle-ci pour l’avenir et a récemment intégré le VentureLab, un écosystème de soutien à l’entrepreneuriat liégeois, dans le but de fonder une entreprise.

Un projet qui semble donc voué à prendre de l’ampleur et à se faire une place dans le paysage wallon des sociétés engagées pour un monde plus durable…

Cet article est extrait du mook Édith 7

Découvrir le mook Édith

NUIT EUROPÉENNE DES CHERCHEURS2