On jardine en automatisation !
Dans le cadre du cours de régulation, des étudiants de B3 de HELMo Saint-Laurent, encadrés par leurs professeurs Marie-Sabine GHUYSEN et Alexis CULOT, aident un maraicher de Harzé à automatiser son activité de permaculture.
Laurent Van Ngoc est maraicher pour la Forêt de Luhan (1), un collectif agricole installé à Pavillonchamps (Harzé). Produisant des légumes pleins de goût en faisant appel aux principes d’agroécologie, il nous rappelle que le travail de la terre est en soi très pénible, difficile, répétitif et usant.
Comment faire alors pour soulager ce maraîcher sans faire appel à des tracteurs et autres mécanisations qui rejettent du CO2 dans l’atmosphère ?
C’est lors d’une discussion avec une de ses fidèles clientes, Marie-Sabine Ghuysen, professeure d’automation à HELMo Saint-Laurent que l’idée d’automatiser différentes parties du processus de production a germé. Il n’a pas été question de réinventer la roue. Et encore moins de concurrencer John Deer.
Nous avons voulu nous orienter vers des petits outils simples ayant pour vocation d’alléger le quotidien du producteur. En collaboration directe avec le maraicher, les étudiants ont pu répondre précisément à ses besoins avec du matériel à « taille humaine ».
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Les étudiants sont allés sur place en septembre, visiter le site de la Forêt de Luhan, Communauté à cultiver et appréhender au mieux les défis de la permaculture. Ils se sont fait expliquer le fonctionnement du site, pour analyser les besoins et voir comment y répondre mieux.
Outre la part purement maraîchère, les étudiants se sont consacrés également à penser l’optimisation de la gestion intelligente de l’électricité et de l’eau du site. En effet, le site comporte de petits habitats légers, une épicerie et à terme proposera probablement une petite restauration.
Les habitants et le maraîcher sont complètement autonomes en eau. Ils espèrent également se passer du réseau électrique en augmentant la taille de leur installation photovoltaïque. Les étudiants ont travaillé par groupe de 2 ou 3. Ils ont oeuvré sur l’arrosage automatisé en fonction de la météo et des familles de légumes concernées. Ils ont conçu des scénarios de tables de semis qui adaptent le niveau de l’eau par rapport aux plantes pour que leur terreau soit toujours suffisamment humide et permette une meilleure croissance de la plante. Ils ont dessiné les schémas d’une serre enterrée avec régulation des paramètres à contrôler.
Ils ont eu l’idée d’une tyrolienne ou d’un petit train pour remonter les légumes, mais aussi certains groupes ont conçu un robot à roues ou à chenilles (suivant les groupes) pour travailler la terre, étendre du broyat sur les zones de culture et travailler avec une grelinette pour aérer la terre. Tous ces véhicules seront électriques, avec une batterie rechargeable et un toit portant un panneau photovoltaïque.
Après ce premier quadrimestre, la plupart des groupes a développé son concept, fait une première étude du matériel nécessaire et plusieurs ont même déjà réalisé la programmation de leur automate.
Mais ce projet ne s’arrête pas là. Pour plusieurs solutions, il faudra des développements mécaniques. Nous solliciterons alors les compétences et talents de nos collègues et des étudiant.e.s de HELMo Gramme. Il est probable que des liens se créent aussi avec les cours d’inventivité et de construction de machines du cursus d’ingénieur.
Sylvain Quoilin, un des habitants de la forêt de Luhan propose aussi une supervision des travaux liés à la gestion de l’eau et de l’électricité via l’ULiège où il enseigne en faculté des sciences appliquées. La partie automation des projets sera aussi reprise par certains étudiants de deuxième. Le nombre de maraichers, d’associations, de fermes développant une agriculture raisonnée, à taille humaine est en croissance permanente. Mais le nombre d’abandons face à la pénibilité du métier est aussi très important alors que tant pour notre santé, que pour celle de la planète, développer une agriculture saine et respectueuse est absolument nécessaire. On peut donc s’attendre à ce que les développements que nos étudiants proposent, puissent attirer d’autres cultivateurs soucieux de préserver leur terre.
A la suite de ce beau travail déjà réalisé par nos étudiants, l’objectif serait de mettre sur pied des prototypes et de construire les installations sur site avec des partenaires motivés par ces projets et la démarche.