Alix Hubert : une chercheuse qui met « l’autre » au cœur de son parcours

Au sein des Unités de Recherche de HELMo, on peut dire que cela bouge régulièrement ! En fonction des projets menés, des chercheurs et chercheuses intègrent en effet de nouvelles équipes de recherche et font leur petit bonhomme de chemin, avant de rebondir vers l’un ou l’autre défi qui s’offre à eux.

Aujourd’hui, c’est Alix Hubert qui se prête au jeu du portrait et vous dévoile l’un des visages qui se cachent derrière le projet de recherche SolidHEr.

  • Peux-tu nous en dire un peu plus sur ton parcours ?

Bien sûr ! J’ai tout d’abord suivi des études d’Anthropologie à l’ULiège. Lors de mon master, l’envie de faire de la recherche est arrivée très vite, et j’ai eu la chance de bénéficier directement d’un financement pour pouvoir me lancer dans une thèse. Celle-ci portait sur les relations entre humains et non-humains en forêt ardennaise dans le contexte particulier de l’impact du retour des loups sur ce territoire.

J’y ai consacré 4 ans à temps plein, et encore deux autres années à mi-temps. À côté de ce mi-temps, je donnais des cours de sociologie à l’ULiège, et j’ai également été conseillère académique à Saint-Luc Liège (dans le supérieur) pendant environ un an. J’avoue qu’une fois que le financement a été terminé, j’ai subi une baisse de motivation…

Mais c’est ce qui m’a permis de saisir l’opportunité de postuler en tant que chercheuse pour le projet de recherche SolidHEr à HELMo, à la mi-août 2023.

Comme il s’agit de nouveau d’un mi-temps, je travaille à côté en tant que maître-assistante à la HEPL, où je donne des cours de méthodologie de la recherche aux étudiants du Cursus Assistant·e social·e, et je supervise également des stages et mémoires pour le MIAS (Master en Ingénierie et Action Sociales).

  • En quoi consiste le projet SolidHEr sur lequel tu travailles actuellement ?

Il s’agit d’un projet de recherche de deux ans, entamé en août 2023 et financé par le fonds FRHE de la Fédération Wallonie-Bruxelles. La thématique, l’analyse des représentations et des pratiques sociales et pédagogiques en matière de solidarités auprès d'étudiants en formation dans les métiers du care en Haute École, me parlait particulièrement.

Je collabore dans ce cadre avec Catherine Bert, philosophe et enseignante-chercheuse à la Haute École Léonard de Vinci, ce qui nous permet de bénéficier de deux terrains de recherche différents et de confronter nos expériences et expertises. Nous sommes également soutenues par Jonathan Collin et Gaëtan Absil, de la même Unité de Recherche que la mienne, le LABOCS.

Actuellement, après un état de l’art, nous avons réalisé des entretiens individuels semi-directifs et des focus groups avec des étudiants de bac 2 et 3 et des professeurs des Cursus Assistant·e social·e, Infirmier·ère responsable de Soins Généraux et Éducateur·trice spécialisé·e en activités socio-sportives, ainsi qu’avec un groupe de jeunes issus du Service Citoyen.

Suite à la transcription et à la première analyse de ces entretiens, nous avons présenté des résultats préliminaires (une typologie des représentations des pratiques de solidarité chez les jeunes) sous la forme d’un poster lors de la Journée de la reCherche en Haute École organisée par SynHERA à Mons, le jeudi 21 mars 2024. Ce dernier a obtenu le prix coup de cœur du public !

  • Comment tu sens-tu au sein du LABOCS et de ton équipe de recherche ?

Il m’a fallu un peu de temps pour trouver ma place, notamment face à la répartition des tâches, par exemple.

L’ambiance est différente de celle de l’Université. Une thèse est un projet davantage solitaire, mené au sein d’un environnement relativement hiérarchisé. Il existe cependant un soutien mental et une réelle dynamique entre nouveaux doctorants.

Le projet SolidHEr prend une orientation plus concrète, la temporalité de la recherche est également différente : on n’a pas énormément de temps, et donc on a plus tendance à aller à l’essentiel, à garder une motivation « intacte ». J’ai le sentiment que l’avis de chacun est pris en compte, qu’on se pose régulièrement en équipe afin de trouver des solutions ensemble.

J’apprécie de pouvoir expérimenter deux facettes d’un même environnement : la recherche et l’enseignement. Le rapport au public étudiant est lui aussi différent en Haute École.

Le fait de travailler en équipe avec une autre chercheuse ayant un profil distinct du mien est également un atout ; cette collaboration apporte de la richesse, ne serait-ce qu’au point de vue méthodologique.

  • Qu’attendez-vous pour la suite du projet ?

Nous avons déjà établi une première typologie ; nous souhaiterions pouvoir développer un outil pédagogique axé sur la question de l’évaluation des compétences sensibles dans les Cursus sélectionnés.

Alix est actuellement en congé de maternité : nous lui souhaitons bien évidemment tout le meilleur pour les prochains mois, dans sa vie professionnelle aussi bien que personnelle !